Semaines
de l’Amérique latine
et des Caraïbes 2023

Description

Daniela Lorini vient de Bolivie, pays ayant une forte tradition de l’invisible, où il est presque aussi commun d’échanger avec les esprits que de discuter avec son voisin ou sa voisine. Là-bas, tous les êtres, dieux, animaux, humains, plantes, instruments de musique ou phénomènes météorologiques, pensent, écoutent et sentent. Cette perception sensible du monde et des “choses invisibles” qui l’habitent n’est cependant pas propre aux peuples amérindiens. Dans les laboratoires scientifiques, l’artiste a également observé comment des spécialistes scrutent et examinent d’infimes organismes, imperceptibles à l’œil nu et donc inexistants pour la plupart d’entre nous. Par conséquent, l’invisible se caractérise non pas par sa capacité à échapper à la vue ou à la perception, mais par sa façon d’apparaître sous certaines conditions.

Pour la Maison de la Fontaine, Daniela Lorini a souhaité faire apparaître ces « choses invisibles », avec notamment l’aide des promeneurs et promeneuses du Jardin des Explorateurs. Le temps de résidence a été consacré au recueil de témoignages où elle demandait à ses interlocut·eur·rice·s de lui parler ou de lui montrer des plantes, insectes, sons, sensations qui passent facilement inaperçus mais qui ont attiré leur attention. L’exposition qui en découle est consacrée à cet invisible et la capacité qu’il a de nous inspirer et de raviver nos envies d’interagir avec le vivant.